Certaines Citroën consomment plus que les consommations affichées.

Le 3 février 2016, PSA révèle que trois de ses modèles consomment 45% de carburant de plus que ce que leurs vendeurs annoncent. C'est le résultat de tests – enfin – réalisés en conditions réelles.

Au-delà de la tricherie, le scandale Volkswagen avait fait éclater aux yeux du public une réalité connue des ONG environnementales et du secteur automobile depuis longtemps : les chiffres de consommation de carburant et de pollution apposées sur les étiquettes des véhicules ne sont pas fiables car les tests sont réalisés en laboratoires, à conditions optimales : accélération lente, température stable, etc. Les tests sont faits sur bancs à rouleaux, sans climatisation en marche, sans sixième vitesse… Ce sont des tests qui ont été revus en 1992, mais les voitures ont beaucoup changé depuis. Ça ne correspond plus à ce qui est commercialisé aujourd’hui.

Certains fabricants n’hésiteraient pas à optimiser encore les résultats des tests en surgonflant les pneus, en utilisant des lubrifiants spéciaux, en scotchant les portes ou en retirant le rétroviseur droit pour améliorer l’aérodynamisme… Tant qu’en septembre 2015, l’ONG T&E chiffrait le fossé entre les résultats des tests et les émissions réelles de CO2 à 40%.

Un nouveau cycle de conduite devrait entrer en vigueur en Europe en septembre 2017. Celui-ci devrait combiner des normes plus strictes de tests en labo à des données sur route (nommées « RDE » pour « Real Driving Emissions tests »). Mais PSA a voulu montrer patte blanche avant. En premier lieu, le constructeur a dû définir le profil de son conducteur moyen – « entre le père de famille tranquille et l’énervé », décrypte Michel Dubromel – et sa conduite. Le constructeur a ensuite choisi trois véhicules représentatifs de sa gamme diesel (une Peugeot 308 – 1,6 l Blue HDI 120 S&S BVM6 Allure, une Citroën C4 Grand Picasso – 1,6l Blue HDI 120 S&S BVM6 Excellence et une DS3 – 1,6l Blue HDI 120 S&S BVM6 So Chic) avant de définir un circuit. Les mesures ont ainsi été prises « sur des axes routiers publics ouverts à la circulation à proximité de Paris – 25,5 km en zone urbaine, 39,7 en zone extra-urbaine et 31,1 km sur autoroute – dans des conditions de conduite réelles (utilisation de la climatisation, poids des bagages et des passagers, déclivités etc.) ». Un appareil embarqué – le PEMS – similaire à celui qui devrait être utilisé dans le cadre des nouveaux tests européens a servi à prendre les mesures.

Résultat : des chiffres bien loin de ceux annoncées par le constructeur lors de la vente. Si la Peugeot 308 annonce une consommation de 3,1 litres/100 km en consommation mixte sur le site du constructeur, elle consommerait en moyenne 5 l/100 selon les chiffres de l’enquête. Du côté de la Citroën C4, 4 litres sont annoncés, mais 5,6 sont avalés réellement. Enfin, pour la DS3, 3,6 litres officiellement contre 4,9 réellement. Soit un écart en moyenne de 45%. Ecart qui se répercute directement sur les émissions de CO2 officielles et réelles. Celles-ci passeraient de 82 g par km à 132,5 g pour la 308, de 105-106 à 148,4 pour la C4, de 94 à 129,85 pour la DS3.

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