
Protéger les abeilles des frelons asiatiques
Les chercheurs soupçonnent que les colonies d’abeilles domestiques meurent non pas parce qu’elles sont décimées par le frelon asiatique, mais parce qu’elles deviennent trop stressées pour sortir de la ruche, redoutant les attaques des frelons. S’affaiblissant alors fortement, elles ne survivent pas à l’hiver ou aux maladies.
Explication de texte
L’abeille domestique fait en effet partie des mets prisés par le frelon asiatique. Sa technique est spectaculaire. En vol stationnaire devant l’entrée de la ruche, notre bestiole attend le retour d’une ouvrière chargée de pollen, descend en piqué, la fait tomber au sol, lui flanque un coup de mandibules derrière la tête, puis la démembre et l’emporte vers son nid pour nourrir les larves.
Comment protéger les abeilles ? Piéger les reines des frelons asiatiques au printemps ne sert à rien, cela a été clairement démontré par nombres d'études. Alors comment faire pour préserver les ruches des attaques du frelon asiatique ?
Un apiculteur a mis au point une grillage sélectif qui protége les abeilles de ce type d'attaques. Il place au dessus de la planche d'envol de la ruche, un grillage à mailles suffisamment larges pour laisser sortir les abeilles, mais trop étroites pour laisser entrer les frelons, protègent les ouvrières lorsqu’elles se placent sur leur planche d’envol, à l’entrée de la ruche, lieu favori des attaques du prédateur.
L'envol des abeilles étant protégé, les dégats causé par le frelon asiatique, sont donc bien moindre.
Bon à savoir
En analysant les boulettes alimentaires – le garde-manger des frelons – prélevées dans une série de nids, les scientifiques du Muséum national d’histoire naturelle ont reconstitué le régime alimentaire de l’animal. Au menu : plus d’un tiers d’abeilles domestiques, mais aussi des guêpes et d’autres insectes. En milieu urbain, où les proies sont plus rares, la prédation sur les abeilles est plus forte.
Si les grandes manœuvres de piégeage de printemps des reines se révèlent nulles ou presque contre Vespa velutina, reste qu’il faut protéger les ruchers des attaques. Les expériences menées avec des apiculteurs ont montré que les pièges à bière ou à jus sucré, disposés trop loin des ruches, demeuraient inefficaces. Mais qu’en revanche les pièges façon bouteille renversée, disposés tout près des ruches et bien appâtés, pouvaient limiter les dégâts. L’idéal étant d’avoir recours au jus de cirier fermenté. La cire des cadres de la ruche, fondue dans de l’eau et mélangée avec du miel, attire immanquablement les frelons asiatiques.